Implication des artistes aux meetings politiques

Vers une confiscation de la conscience artistique

Le rôle d’un artiste  c’est de conscientiser la masse populaire, il adoucit les mœurs, consolide la paix et la concorde sociale. Son monde est un peu délicat parce que devant se démarquer et servir d’exemple. Mais il ne peut émerger sans les grandes festivités. Ambiance populaire, foires, festivals, concerts et autres sont autant d’activités qui profitent en temps normales à l’acteur culturel. Ainsi la période électorale, moment de communion entre politiques et électeurs constitue parfois une véritable traite pour des artistes. C’est la règle commune et le Bénin n’a pas dérogé à la règle. Pour les campagnes électorales du premier tour des présidentielles de mars, la sollicitation des artistes n’a souffert d’aucune obstacle. Les artistes musiciens, humoristes, instrumentalistes et autres ont su joué le rôle de facilitateur entre les hommes politiques et les électeurs à la base.

  Si la rentabilité du showbiz tient compte préalablement d’un certain nombre de facteurs dont l’environnement, le contexte socio-politique, l’espace sans oublier le temps, on peut dire au risque de se tromper que ces facteurs ont été d’un grand avantage pour les acteurs du showbiz. Quant on sait l’atmosphère qui a prévalu avant le premier tour des scrutins on comprend aisément le souci qui justifie ces énormes sollicitations. Le business des talents à ainsi payé pour les artistes béninois qui n’ont toujours pas le soutient de ces acteurs politiques pour leurs activités. Combien de ces présidentiables ont toujours répondus favorables aux demandes de soutient pour telle ou telles activités de nos acteurs culturels. Mais que peut la raison devant une liasse de billet de banque. Même ceux qui gardaient une dent contre tel ou tel régime ont changé de veste pour accompagner, égayé, les meetings politiques. Pour ne pas faire de rancunier et de mécontent on s’épargnera d’illustrer ces cas. C’est la preuve que certains seront en mesure de vendre leur âme au diable pour avoir de l’argent. Avec le premier tour des scrutins du 13 mars dernier, on a compris que les différents candidats ont pu confisquer l’opinion sensibilisatrice des artistes chanteurs et humoristes. Ceci à l’actif de l’intelligence du génie béninois. Conséquence certains de ces achetés n’ont pas pu jouer leur rôle qu’à travers le secret des urnes. Allez-savoir qui a voté pour qui. La confiscation de la conscience artistique a marché sans contestation de la population et surtout de leurs  fans respectifs. Mais ceci n’est pas sans conséquence pour nos chantres qui ont fait commerce d’opinion. Déjà il faut souligner le risque de se voir privé des contrats de prestations pour les jours à venir. Parce que ayant affiché des positions clairement contraire à la diplomatie artistique.  On attend de voir une fois le processus électoral terminé et que la cour normale de la vie sociale va reprendre, voir qui va chanter contre qui et pourquoi. La misère des artistes béninois ne devrait pas profiter à nos hommes politiques. Pour cela, il est conseillé de demeurer fidèle à ses choix et à ses convictions et de ne pas s’adonner à la prostitution artistique même s’il faut que l’on mange.