« Ôxoo ! Lâchez-moi maintenant», a-t-il crié avec exaspération
Prodigieux comédien de profession, le jeune artiste polyvalent béninois surprend plus d’un. «L’exquis » Fidèle ANATO alias le BAOBAB vient une fois encore d’innover, en signant en grand format de son nom un tout nouvel album vidéo de comédie musicale. Une compilation de textes philosophiques, de chants et de gestuelles magiques et séduisants faisant l’éloge et l’apologie de la femme. Fidèle Anato le corps qui parle, un corps qui vit et qui inspire. Un home ave un parcours tant élogieux que mystique. De sa polyvalence et de son savoir faire, il innove pour plus de complicité de communion avec le peuple qu’il vénère tant. Dans cet entretien que nous lui avions accordé, l’artiste revient ici sur son parcourt et dévoile au grand public d’autres vertus qu’il regorge en sa qualité de "Baobab".
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"Le fétiche baobab Fidèle Anato" |
Adulé et admiré du public béninois qui est vraiment Fidèle Anato ?
Je suis le Baobab Fidèle Anato, aujourd’hui, parce que depuis le secondaire surtout, j’ai commencé par mener des activités cu7lturelles, surtout à partir des coopératives scolaires. J’ai surtout beaucoup évolué dans le domaine du folklore, ce que j’appelle aujourd’hui de la danse contemporaine. Parce que folklore devient trop péjoratif. J’ai donc évolué dans la danse authentique, le kota, le tchingoumin, le toba, etc, j’ai aussi fait beaucoup de théâtre, j’ai monté des spectacles au programme comme des spectacles d’auteurs aussi. Et une fois à l’université, j’ai intégré d’abord l’Ucae où j’ai été metteur en scène, et toujours dans la recherche de la perfection et beaucoup plus d’ouverture j’ai intégré l’Eace. Je m’ouvrais beaucoup plus à l’extérieur, j’ai connu ainsi Alougbine Dine, Ousmane Aledji, j’ai intégré progressivement le milieu professionnel et j’agissais en tant que amateur, en ce moment. Et après j’ai été autodidacte. Après j’ai été dans une école de formation au Burkina Faso. Le centre de formation et de recherche en art vivant, paix à son âme, du Directeur Jean-Pierre Kingane qui est un grand de l’Afrique. Je suis revenu au Bénin où j’ai intégré l’école internationale de théâtre du Bénin (EITB) première promotion. J’ai intégré le ballet national suite à un concours en tant que vocaliste. Je faisais de la percussion de 2000 à 2005, j’ai travaillé avec le ballet national, où j’ai connu beaucoup de continents, beaucoup de voyages. A l’issu de ces voyages j’ai décidé de mettre sur pied une troupe de percussion qui s’appelle les "Tambours du Baobab" qui évolue concomitamment avec "Mafia-Théâtre", qui est ma section de théâtre, j’ai une association aujourd’hui qui s’appelle "le label Mafia" qui s’occupe d’une part du théâtre et d’autre part de la percussion, de la danse un peu et beaucoup plus de la recherche dans ce domaine. Aujourd’hui j’ai un album à mon actif qui s’appelle "Ici Maître" qui est le fruit de mes recherches dans le secteur humoristique, car l’humour aujourd’hui partir un peu, il y a beaucoup plus du bouffon qui s’apparente à des sketches, mal fait. Donc moi j’ai voulu travailler dans un secteur un peu plus intelligent, plus professionnel et c’est cela qui a donné « Ici maître » que vous avez connu, et que le public a beaucoup aimé parce que je l’ai vendu à 6000 exemplaires, le 11 avril 2010 dernier.
Depuis peu, on te voit en prestation musicale lors des grands évènements. Aussi tu as un projet de lancement d’album musical. Fais-tu désormais de la musique ?
Là, je suis entrain de préparer un album musical que j’ai baptisé : « Ôxô » la parole, ce n’est pas de la musique crue, il y a toujours des textes choisis par dessein. Dans cet album, j’ai chanté la femme, en faisant remarqué que l’homme et la femme, sont tous féminins. Parce que venus au monde par la femme, aussi j’ai fait remarquer que la plus vertueuse aujourd’hui c’est la femme. Ce qui m’a amené dans cette forme de musique c’est la frustration, j’ai des messages que je veux porter, et que je porte d’ailleurs dans les conférences, au palais des congrès, au Cic etc. Mais qui ne parviennent pas au peuple. Alors que moi je suis un homme du peuple, j’aime beaucoup la population, c’est d’ailleurs ce qui a justifié « Ici maître » qui est très nostalgique par rapport au vécu de tout béninois qui n’est pas forcement réservé à l’élite et la musique est un bon truchement pour atteindre cet objectif là, donc c’est pas la fin de ma carrière théâtrale, c’est aussi une originalité comme j’aime bien faire de l’humour et atterrir avec de la comédie musicale. Donc chaque fois, je fais sortir un album d’humour, un album de comédie musicale etc.
Est-ce que la musique n’est pas plus rentable aujourd’hui au Bénin ?
Evidemment, si je dois travailler pour le pécune ce n’est pas le secteur artistique, c’est d’abord la passion, et comme je l’ai dit un peu plus haut c’est une frustration que je guérie tout court. Ce n’est pas la recherche de pécune, pas du tout. C’est d’abord porté un message au cœur du peuple, au cœur du monde entier, évidemment ça va ramener l’argent, mais c’est pas ça mon premier but. Si c’était le cas je ne serai pas dans l’art. Je suis professeur de biologie, je pouvais continuer mes études faire le DEA, le doctorat, et ensuite devenir professeur d’université. C’est toute une réalité que la passion ne peut rouler que s’il y un peu de moyen pour l’accompagner. Si j’ai choisi le canard de la musique pour porter mes messages c’est parce que la musique porte plus loin les messages.
Fais-nous, un détail de ton prochain album ?
L’album « Ôxô » que je vais lancer le 23 avril prochain à l’espace Tchiff de Cotonou, est un album qui parle beaucoup, le nom de l’album déjà en dit loin. « Ôxô » en langue Sahouè qui est ma langue d’origine c’est l’exaspération « Ôxô !» mais aussi en langue fon on dit « Ôxo », laisse-moi me reposer. Donc c’est l’exaspération que je traduis à travers cet album parce que les béninois, ils aiment beaucoup plus égaliser ils ne veulent pas égaler. Pour avoir deux chocs je cris maintenant « Ôxô ! Lâchez-moi maintenant» et c’est en cela qu’il y a un morceau intitulé "djohodo". Je ne demande enfin de me laisser aussi m’épanouir. Je le dis souvent la parole peut truie et la parole peut détruire. J’ai fait aussi des morceaux très nationalistes, comme des morceaux sur l’indépendance, des morceaux sur le nouvel an, des morceaux sur la paix, c’est au total huit morceaux, huit clips et l’audio n’est pas en vente, parce que on ne me connaît pas encore sur la musique donc je ne peux pas vendre l’audio pour le moment.
Donc c’est un album vidéo que je veux lancer. « Ôxô » c’est un album vidéo de huit titres appétissants, bien réfléchis, bien conçus, bien écrit dont les scénarios sont proprement écrits par moi-même évidemment.
Ton regard sur le secteur artistique béninois ?
Le secteur connait aujourd’hui de l’effervescence, évidemment c’est l’histoire de l’art béninois qui continue de se tracer. Ce sont des périodes que tout le monde parcourt, aujourd’hui la vidéo est en effervescence, ça va passer au cinéma par la suite. Aujourd’hui le théâtre est entrain de tanquer à l’étape où le théâtre populaire est reconnu comme tout le théâtre. Mais nous on va travailler à ce que le théâtre qui nous ressemble et qui est tout a fait professionnel aussi bien que, les autres formes du théâtre soient aussi valorisés. Il faut réellement que le théâtre béninois puisse faire connaître le Bénin à l’étranger. Aujourd’hui moi, je n’ai pas de concurrence, parce que j’ai reçu une formation, donc j’ai un feu de bois, alors que beaucoup dans le domaine aujourd’hui ont un feu de paille. Avec le peu de savoir faire qu’ils ont, certain sur le terrain font déjà un travail remarquable, mais se serait encore plus fort et plus joli, si les gens reçoivent déjà des formations en écriture de scénario, mise en scène et autres. Pour cela, il est, tant que la Charte culturelle soit adoptée et que véritablement les gouvernants fassent quelque chose dans ce sens.
Depuis peu l’artiste béninois a un statut, quels sont tes sentiments ?
Je suis très content que cela soit pris parce que cela veut dire que ça ait un acte de naissance, et que cela soit effectivement appliqué, et que véritablement les gouvernants facilitent à divers niveaux le processus par ce que les processus administratifs au Bénin, on sait ce que c’est. Il faut qu’on accélère vite les choses pour la gloire du pays. Le Bénin est mieux vendu culturellement. L’art fera plus parlé du Bénin que le coton. J’étais en France la dernière fois, on m’a dit : « situe-moi le Bénin par rapport au Burkina Faso », et j’ai refusé, parce que c’est à Cotonou qu’il y a la mer et au Burkina Faso, il n’y a pas. Le Bénin ne se situe pas par rapport au Burkina Faso.
Un message à l’endroit du public ?
A mes fans, je demande de venir redécouvrir Anato, Le Baobab sous une autre forme. Disons dans un autre blason, que celui du théâtre. Qu’ils viennent me juger, qu’ils viennent me voir. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je les invite à l’ombre du baobab, je les invite à venir découvrir les vertus du baobab. Certes les difficultés sont là, mais je ferai un lancement qui sera à la taille de mes moyens. Je compte sur leur soutien à travers leur forte mobilisation à l’espace Tchiff de Cotonou.